MultiCité, la rampe de lancement pour les habitants du saint-quentinois

Pour l’association, ancrée sur deux sites à Saint-Quentin - rue Codos, dans le quartier du Vermandois et rue des Etats Généraux - l’enjeu est aujourd’hui de donner l’opportunité aux habitants de tout âge de voler de leurs propres ailes et de dynamiser leur territoire : « Nous sommes sur un département qui ne donne pas envie aux entreprises de s’implanter. Notre but, c’est d’apporter une rampe de lancement à ceux qui participent à nos projets. Nous initions avec eux des actions pour leur montrer qu’il y a des opportunités, que c’est possible ! », explique-t-il, savourant les projets qui s’envolent. 

Agir au-delà du quartier du Vermandois
Et cela bien au-delà de l’échelle du quartier, à l’exemple du relais Guid’Asso. MultiCité accompagne les habitants qui souhaiteraient faire pousser une association sur leur territoire en leur donnant toutes les informations nécessaires. « Nous possédons également depuis 2011 un camion, l’InnoVan, pour faire le lien avec des personnes et des espaces éloignés du centre social. Un outil qui, a permis à des jeunes de mettre en place et tester un projet de FoodTruck « C’est pas des salades ! » autour de l’antigaspillage », détaille Gauthier Duvent qui, avec son équipe de 25 salariés et salariées, ne manque pas d’idées pour les habitants et habitantes.   
 

Le tournant s’opère depuis 2018. Le centre social du Vermandois, géré initialement par la Caisse d’Allocations Familiales de l’Aisne à sa naissance en 1966, déploie ses ambitions, change de nom pour « MultiCité » et fait grandir ses actions au-delà des animations traditionnelles de quartier. Comme le raconte Gauthier Duvent : « Il y avait une volonté de donner plus de place aux habitants du quartier et d’aller plus loin que les actions initiales. Il y avait la volonté de montrer qu’un centre social doit s’adapter aux besoins sociaux du territoire et s’ouvrir aux évolutions. » 
Si l’espace propose invariablement des animations pour tous les publics, « ce sont aujourd’hui, des parcours qui sont travaillés pour les usagers », appuie Gauthier Duvent qui cible des thématiques clés : le sport inclusion, le bien manger ou encore la lutte contre la fracture numérique. Avec les difficultés d’évolutions de comportement que cela pose : « Nous avons remarqué qu’il y a eu un effet Covid : « est-ce que je peux ou non faire ? ». Nous constatons aussi un effet de consommation à la carte de nos actions. »  
Des freins associés aux difficultés croissantes de recrutement qui ne terniront pas l’ambition de l’équipe, forte de 25 personnes, de s’adapter et de faire grandir les projets socio-culturels sur le territoire du Saint-Quentinois. Avec une attention particulière sur des sujets tels que la lutte contre le racisme, la lutte contre la précarité, la fracture numérique ou encore l’anti-gaspi… « Nous mettons les pieds dans le plat ! », appuie Gauthier Duvent, pour créer le meilleur tremplin possible.

Mais également un espace pour questionner l’ESS. « C’est un lieu de facilitation de rencontres des acteurs, un lieu de coopération », explique Gauthier Duvent. En novembre 2022, l’association invitait Jean Gatel, ancien secrétaire d’Etat à l’Economie Sociale, pour une nouvelle édition du Mois de l’Economie Sociale et Solidaire locale. L’occasion de rassembler largement autour des valeurs communes. « L’ESS, c’est un chapeau qui dépasse les secteurs d’activités : socio-culturel, social, santé, … c’est ce qui permet de casser les murs et de se rendre compte que nous avons des freins similaires mais aussi des solutions aux difficultés liées à la précarité, etc. Cela m’est apparu évident en intégrant la formation « Dirigeant de l’ESS » , il y a quelques années, explique Gauthier Duvent qui la complète, aujourd’hui, par la formation ESS en Hauts-de-France à Sciences Po Lille. Au sein de notre équipe, nous en sommes tous convaincus, tous portés par notre projet social et associatif qui souhaite justement dépasser les logiques de dogmes. »