Aller au contenu principal
  •  « ELLE EST SI » : Un atelier d’éco-création partagé entre la production masques et le recyclage de vêtements

     

    Nom de l’association : Lille Sud Insertion
    Adresse : 82, rue du Faubourg des Postes - 59000 LILLE
    Contact : Framboise RICHARD, responsable ; frichard@lsi-asso.fr ; 03 20 88 17 74 

     

    Une création d’atelier pour favoriser l’insertion professionnel des femmes du quartier :

    L’atelier-boutique de couture « Elle est si » a été créé en 2014 par l’association Lille Sud Insertion ou LSI pour développer des postes d’insertion notamment en direction des femmes du quartier de Lille Sud marqué par un fort taux de chômage.

    Implantée depuis 1993 sur le QPV Secteur Sud de Lille, LSI est une régie de quartier qui créé des activités et des services répondant aux besoins des habitants de ce quartier. Son cœur de métier est d’accompagner les personnes éloignées de l’emploi et de leur permettre d’acquérir une expérience du monde professionnel notamment via ses ateliers et chantiers d’insertion.

    Aussi en 2014 pour mettre en œuvre ce projet d’atelier, LSI recrute une responsable et reçoit de la DIRECCTE un accord de postes d’insertion supplémentaires.  Des entreprises à enseignes très connues s’engagent à fournir leurs vêtements neufs invendus.  L’atelier de couture se lance ainsi dans la customisation et la réparation de vêtements jusqu’alors voués à la déstructuration et les met à la vente sur le quartier de Lille Sud. LSI est alors une structure pionnière s’engageant sur la réutilisation des vêtements neufs non vendus.

    Ainsi, ce sont entre 2 à 6 tonnes de vêtements qui sont revalorisées annuellement grâce aux doigts et à la créativité des 9 couturières en contrat d’insertion, habitant le quartier en politique ville

     

    Une production écologique et sociale :

    L’atelier – boutique reçoit gracieusement presque la totalité de ses matières premières sous forme de dons  (vêtements, textiles, fil coudre, accessoires de couture, bijoux, sacs à mains…) qu’il trie et stocke au sein de 2 petits locaux différents qu’il loue. Les donateurs sont principalement des enseignes connues du prêt à porter et de la vente par correspondance. Leurs dons entrent dans une démarche fiscale et de responsabilité sociale et environnementale. Les matières données sont pesées  et sont à retirer auprès de chaque enseigne.

    Les vêtements ou accessoires de mode sélectionnés sont réparés et customisés. Les étiquettes des enseignes d’origine sont alors remplacées par celles  de l’atelier « Elle est si…. ».  Ils sont ensuite exposés et vendus dans la boutique ou lors de ventes éphémères qu’il organise ou auxquelles il prend part.

    L’atelier met à profit les tissus et accessoires de couture pour réparer les vêtements et accessoires de mode et de plus en plus pour créer des produits (sacs, pochons, vêtements…). Les matières textiles et les vêtements inutilisés sont transmis à Emmaüs ou à quelques boutiques de vêtements de 2° main.

    Le personnel en insertion est mobilisé pour l’ensemble de ce processus. Selon les besoins et motivation,  chaque personne en insertion s’engage dans une ou des formations qualifiantes et est accompagné pour trouver un travail, créer une entreprise de couture ou s’engager dans une formation professionnelle.

     

    Un atelier d’écoconception en développement…..

    L’atelier a une bonne relation avec les entreprises donatrices. De ce fait, de plus en plus de dons de tissus arrivent à l’atelier qui se lance dans la confection de nouveaux produits. Au regard de ce savoir-faire, des enseignes  le sollicitent pour coudre des sacs en tissus dédiés à l’emballage ou pour des prestations de retouche. Alors que l’atelier est démarché pour une fabrication nouvelle, le confinement pour crise sanitaire est décidé.

     

    Sa part à l’économie circulaire freinée du fait de la crise sanitaire….

    L’atelier arrête totalement ses activités durant le premier mois de confinement. Aucun don, aucune livraison d’articles produits préalablement, aucune customisation de vêtements, aucune production d’articles et aucun projet réalisés. Ceci a fait chuter son chiffre d’affaire et a retardé les projets en cours de développement.

    Pour exemple, un partenariat se dessinait avec un commerce lillois de vêtements de secondes mains permettant à l’atelier d’y déposer des articles à vendre et de réaliser des travaux de couture pour réparer leurs vêtements a  attendu la fin du confinement pour être mis en œuvre.

     

    Et le lien avec les habitants du quartier interrompu….

    Par ailleurs,  le lien de l’atelier avec les habitants du quartier a été stoppé car d’une part la boutique a été fermée et d’autre part, des cours de couture  co-animés avec une association au sein du FabLab municipal de la ville ont été suspendus. Nombreuses habitantes n’ont plus eu accès à un lieu et à des temps considérés par elles comme  « lieu et activités ressources ».

     

    Puis une production de masques sanitaires avec des matériaux recyclés…

    Dès la mi-avril, l’atelier a décidé de répondre à la demande de fabrication de masques, la responsable et deux couturières en contrat d’insertion ont alors repris le travail. Il s’agissait dans un premier temps de produire des masques selon la norme AFNOR pour les 150 salariés de l’association LSI et pour les entreprises donatrices. Puis après le déconfinement toute l’équipe a été mobilisée. Afin de respecter les règles barrières, l’organisation et les modalités du travail ont été modifiées entrainant un surcoût des frais de productions, du fait de la location d’un local supplémentaire pour installer 3 postes de couture et 3 couturières.

    Bien qu’essayé durant un mois pour 2 salariées en télétravail, l’atelier a opté pour qu’elles reviennent travailler au sein de l’atelier  afin que leur accompagnement professionnel soit dument opéré.

    Hormis le filtre, l’atelier disposait des tissus de qualité adéquate issus de draps et de taies d’oreillers donnés et des élastiques de confection. Ainsi entre la mi-avril et la mi-juin, 4672 masques ont été produits. Hormis la production dédiée à l’association, la majeure partie a été transmise aux commanditaires ou est vendue aux habitants du quartier qui viennent en boutique l’acheter à faible prix.

     

    …qui perdure intensément….

    En début juillet après l’annonce de la secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des finances stipulant la préparation d’une note pour inciter les entreprises à constituer dix semaines de stock de masques, en vue d'une possible deuxième vague de l'épidémie de Covid-19, puis après que le port du masque soit rendu obligatoire dans les lieux publics clos en fin juillet, l’atelier « Elle est si… » se remet à fabriquer des masques en grande quantité.

    Bien que l’utilité sociale de la production des masques par l’atelier associatif ne pose aucune question, l’équipe se sent quelque peu éloignée des objectifs de réparations et de customisations de vêtements. La couture éco- créative leur manque, le contact avec les clientes également.