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  • L’établissement d’Abbeville et sa petite antenne de Marcheville (près de la forêt de Crécy) est géré par l’ADAPEI 80, il comprend 105 travailleurs handicapés dont 23 en Entreprise Adaptée.

    Son activité rassemble de l’entretien des espaces verts, de la sous-traitance et du conditionnement, de la mise à disposition de personnel ainsi qu’une activité de nettoyage automobile et une restauration.

     

    Pour bon nombre de ses usagers - tous volontaires - le travail et tous ses repères (activité, horaires réguliers, collègues, écoute bienveillante des encadrants, lieu vécu comme une seconde maison) représente une forme de thérapie dont l’absence peut créer divers troubles, c’est pourquoi le directeur de l’établissement Eric LALLET et son équipe d’encadrants se sont efforcés de maintenir une activité pour la majorité des travailleurs, ainsi même pendant la période de confinement 64 travailleurs (près des deux tiers de l’effectif) ont pu maintenir une activité sur la base du volontariat grâce au télétravail, y compris pour des taches de production plutôt inhabituelles dans ce domaine…

     

    La direction a dû innover afin de mettre en place les bases d’une activité « à domicile » (ou en foyer d’hébergement pour ceux qui y résidaient) pour la plupart des activités d’assemblage à destination de l’industrie (dominantes dans l’établissement) renouant ainsi avec une pratique ancestrale bien connue dans cette région d’Abbeville/Vimeu.

     

    Certains équipements ont été délocalisés à domicile afin de reconstituer en 48H00 des « chaines d’assemblage éclatées» créant ainsi un véritable ESAT hors murs dans le respect « des gestes barrière », avec toute la complexité inhérente aux aspects logistiques assurés par les encadrants passant deux fois par jour chez les travailleurs (dépôt et retrait des pièces mais surtout, maintien du lien avec les travailleurs)

     

    Malgré ces conditions inhabituelles, la majorité des commandes (dont certaines « vitales », telles que l’assemblage de raccords d’oxygène médical pour respirateurs artificiels) a ainsi pu être honorée, fidélisant ainsi les donneurs d’ordre (l’un d’entre eux qui projetait de quitter l’ESAT a ainsi revu sa position).  Et même si les équipes - les encadrants comme les travailleurs - ont dû réapprendre à travailler autrement, le pari a été gagné. Ce laps de temps a été aussi mis à profit pour créer de toute pièces une prestation de nettoyage dans l’air du temps : la décontamination de véhicules « anti-Covid » très prisée par les entreprises (transporteurs, médico-social, gestionnaires de flottes,…) à l’occasion du déconfinement.

     

    Pour préparer le déconfinement, un plan de reprise a été présenté à l’ARS qui l’a validé. Même si le matériel de protection été difficile à trouver (masques tissu lavables et autres équipements), la reprise a pu se faire dans des conditions satisfaisantes : les postes de travail ont été éloignés et munis de séparations en verre feuilleté, la capacité de transport de passagers des véhicules a été réduite (plus ajout d’écrans séparatifs anti-contamination en plexiglas dans les utilitaires), les flux de personnes et les horaires ont été adaptés, ainsi en restauration les nombre des services est passé à 5 (et l’on ne mange plus qu’à deux par table au maximum), il en a été de même pour toute l’organisation du site qui a donc s’adapter au respect des nouvelles règles sanitaires induites par le COVID.

     

    Les enseignements qui ont pu être tirés sont « à situation exceptionnelle, mobilisation exceptionnelle » : les encadrants techniques, administratifs et de santé se sont mobilisés comme jamais pour garder le lien et continuer à fournir une activité professionnelle aux travailleurs (même si ce n’était pas toujours celle qui leur était la plus familière…) dans le respect de la sécurité et des mesures d’hygiène tout en maintenant une production de qualité conforme aux attentes des donneurs d’ordre. Pendant la période critiques, certains chantiers - en particulier dans le domaine de l’entretien des espaces verts - ont même été menés par des membres des équipes de direction ou des éducateurs afin d’éviter de prendre trop de retard !

     

    En conclusion, bien qu’également impacté par la crise, l’établissement est plutôt privilégié puisque qu’il a réussi à faire perdurer son activité « en mode télétravail », pour cela il dû faire preuve d’une très grande faculté d’adaptation qui a aussi servi à faciliter la reprise « intra-muros » avec un taux de présence record de 99 % (juste une personne malade).

    Pour en savoir plus, contact Eric LALLET :  esat.abbeville.direction@adapei80.org

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